mardi 19 mars 2013

Le Hurrah d'Athies-sous-Laon





Au moment où Jean-François Wallon obtint son congé absolu à Brest ( J.F Wallon, conscrit en l'an 13) ; son village fut le témoin de faits historiques et douloureux pour ses habitants :

En 1814, l'Empereur Napoléon 1er fit face à la sixième coalition.
La retraite de Russie avait laissé une armée amputée. C'est donc avec beaucoup de nouvelles recrues, qu'il s'opposa à l'attaque des alliés.
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Napoléon avait battu à Craonne avec ses 22000 soldats, les 22500 hommes du °feld-maréchal Blücher, l'ennemi de toujours, commandant en chef des armées prussiennes et russes.

Blücher, dans sa retraite, choisit le plateau de Laon comme position défensive. En effet, il domine de 25 mètres toute la plaine.
Blücher pouvait, depuis les terrasses de la cathédrale, observer les mouvements des troupes.

Napoléon, désirant prendre au piège Blücher, décida d'un mouvement de tenaille autour de Laon.
La branche droite de cette tenaille était confiée au °°Maréchal Marmont.
Le 9 mars au soir, ce dernier avait réussi une belle percée puisqu'il s'était avancé jusqu'à Athies sur la route de Marle, voie stratégique vers la Belgique en chassant les troupes prussiennes qui brûlèrent entièrement le village lors de leur fuite.

Le 10 au matin, l'Empereur pensait refermer sa tenaille. C'était sans compter, sur le glorieux fait d'armes du *Hurrah d'Athies qui restera dans l'histoire comme la défaite de Napoléon à Laon.
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Dans la nuit du 9 au 10 mars, les troupes prussiennes revinrent et mirent en fuite les français qui se replièrent sur Festieux : la cavalerie n'avait jamais été utilisée pour les attaques de nuit ;  les soldats avaient la plus grande difficulté à identifier l'ennemi du compagnon d'arme, on cherchait à tromper en utilisant les cris de ralliement de l'adversaire.
Les flashs produits par les tirs d'armes fournissaient la lumière pour éclairer le champ de bataille, mais elle était aussi source d'éblouissement. Pour le cavalier, la nuit représentait un danger supplémentaire pour sa monture : un trou, un muret... étaient autant de pièges.

Le 5 avril, Marmont trahissait l'Empereur en ouvrant la route de Fontainebleau aux alliés. Paris fut pris. Napoléon abdiqua le 6 avril 1814.
Le 11 avril, le traité de Fontainebleau fixait les frontières du pays à celles de 1792.

L'épopée napoléonienne aura marqué nombre de mes ancêtres : soldats et civils,  leur laissant des stigmates à jamais indélébiles.




* Le hurrah était un terme militaire allemand qui signifiait : combat corps à corps, désordre...
Son but était de surprendre, submerger et anéantir l'adversaire peu importe les moyens utilisés. Il s'opposait à la bataille rangée.

°° Auguste Frédéric Louis Viesse de Marmont : né en 1774 à Chatillon sur seine, mort en 1852 à Venise. Duc de Raguse (1808) Maréchal de France (1809)

° Gebhart-Leberecht Blücher : né en 1772 à Rostock, mort en1819 à Krioblowitz
Prince Von Wahlsatt, Feld-Maréchal.

Source : www.AthiesSouslaon.com